L'hiver, 2ème jour
En arrivant à mon studio photo nature, je commence toujours par l'inspection de la mangeoire : Jamais une seule graine ne reste. Je procède au réapprovisionnement.
Je m'installe ensuite dans mon affût, en dépliant mon siège, en plaçant l'appareil sur son trépied puis en le camouflant avec un filet.
Pendant que je m'affaire, la première mésange charbonnière est déjà à table. Elle ne traîne pas ce matin, il faut très vite récupérer l'énergie perdue dans le froid de la nuit.
La femelle ouvre le bal avec sa fine barre noire ventrale.
Ce matin, les mésanges nonnettes se joignent à la troupe charbonnière.
Seules les mésanges bleues sont absentes au festin. Une d'elles vient pourtant visiter mon affût. Puis c'est au tour du minuscule roitelet huppé de baguenauder dans les parterres de ronces à mes pieds.
Le grimpereau des bois parcourt inlassablement les mêmes troncs du bas vers le haut.
Ainsi que le pic épeiche qui tambourine contre les branches mortes.
Dans les cimes un gros-bec gobe un à un les bourgeons endormis.
A la mangeoire, entre deux passages d'oiseaux, un rongeur sort la tête pour s'alimenter de quelques graines. Il doit habiter au fond de la souche. Le repas est servi à domicile pour monsieur.
En fin de matinée, l'épervier passe en rase-motte juste devant l'affût, remonte se poser sur une branche nue, jette un regard au sol et replonge pour disparaître dans le bosquet voisin. L'épervier est très pressé. De trouver pitance ?
Il finira bien par se poser sur la grosse branche spéciale rapace que je viens d'installer : Un perchoir horizontal d'envergure pour qui veut profiter du paysage de la clairière.