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"Il saute du lit de bon matin [...]. Il lève l'image des blés mobiles, des luzernes appétissantes et des prairies ourlées de ruisseaux. Il saisit au passage le vol d'une alouette ou d'un chardonneret. Puis il rentre au bois. [...] Dehors, il fixe un moment, au point que son œil éclate, le soleil qui se couche et dévêt sur l'horizon ses lumineux habits, ses nuages répandus pêle-mêle. Enfin, rentré chez lui, la tête pleine, il éteint sa lampe et longuement, avant de s'endormir, il se plaît à compter ses images. Dociles, elles renaissent au gré du souvenir." Le chasseur d'images, Histoires Naturelles de Jules Renard

15 Aug

Solitudes

Publié par DCD

Solitudes

Je reviens sur les bords enchanteurs de l'avant-veille.

En m'approchant du rivage, je surprends un renard chassant dans les prairies ensablées. Il détale, une proie dans la gueule.

Les groupes d'échassiers ont disparu. Les bancs sont vides.

En patientant, je vois revenir un par un les habitués du lieu. Mais ils préfèrent visiblement être chacun de leur côté.

Solitudes

L'aigrette garzette plie et déploie son long cou. Elle s'étend et s'ébroue.

Solitudes
Solitudes
Solitudes

La jeune bergeronnette grise poursuit l'exploration des bancs, voltigeant d'une île à l'autre. Elle est pratiquement invisible sur le sol de sable et de gravier.

Solitudes

Sa cousine la bergeronnette des ruisseaux se fond elle aussi dans le paysage.

Si, si ! Il y a bien un oiseau sur les photos !

Solitudes
Solitudes
Solitudes
Solitudes

Deux bécasseaux variables rompent les solitudes matinales, sur fond coloré de kayakistes en herbe.

Solitudes

En toute fin de journée, le balbuzard fait enfin un passage au-dessus de la Loire, unique survol ligérien du week-end.

Patience, patience, patience dans l'azur

Chaque atome de silence est la chance d'un fruit mûr

(Paul Valéry)

Solitudes
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"Il saute du lit de bon matin [...]. Il lève l'image des blés mobiles, des luzernes appétissantes et des prairies ourlées de ruisseaux. Il saisit au passage le vol d'une alouette ou d'un chardonneret. Puis il rentre au bois. [...] Dehors, il fixe un moment, au point que son œil éclate, le soleil qui se couche et dévêt sur l'horizon ses lumineux habits, ses nuages répandus pêle-mêle. Enfin, rentré chez lui, la tête pleine, il éteint sa lampe et longuement, avant de s'endormir, il se plaît à compter ses images. Dociles, elles renaissent au gré du souvenir." Le chasseur d'images, Histoires Naturelles de Jules Renard