Février émoussé
Midi sonne au village de la vallée voisine.
Un soleil blanc s'est hissé doucement dans le ciel.
La douceur percheronne berce les haies encore dénudées.
Dans les prés, un renard se réchauffe immobile. Il ne me voit pas m'approcher, ne sent pas mon odeur, n'entend pas mon déclencheur. Etrange ...
Quand il se lève enfin, ce tableau enchanteur dévoile l'épilogue d'une tragédie naturelle : le renard boite de la patte arrière, sa croupe porte la marque d'une blessure.
Attaque d'un chien errant ? Morsure d'un piège ? Choc avec un véhicule ? Balle de chasseur ? Les dangers sont nombreux pour le renard roux.
La douleur a émoussé ses sens. Il s'en va derrière la colline, après avoir avalé un ultime rongeur. Tant qu'il arrive à se nourrir, la fin n'est pas écrite ...
Après les brumes matinales, les chevreuils profitent eux aussi d'un mois de février adouci.