L'île aux oiseaux
Arrivé à 6H00 du matin, je pensais profiter du calme du soleil levant, au bord de la Loire. Mais juste en face de mon affût, sur l'île aux oiseaux, les mouettes rieuses sont déjà bien bruyantes.
Les heures passent dans un vacarme désordonné, les goélands se sont joints au concert des laridés. Certaines mouettes font leur toilette, à quelques mètres de moi, dans le courant d'une grève immergée.
Et quelques mouettes mélanocéphales se mêlent aux baigneuses : tête noire jusqu'au bas du cou et bec rouge les distinguent de leurs cousines rieuses à tête chocolat et nuque blanche.
Un petit gravelot sillonne le rivage, invisible parmi les grains de sable.
Toute la matinée un martin-pêcheur file le long du rivage en frôlant mon affût.
Je repère ses perchoirs favoris. Mais naturellement lorsque je place mon objectif sur une de ses branches, bien éclairée avec un fond de branchage foncé, la star ailée s'en va se percher plus loin, ou beaucoup trop proche juste au-dessus de ma tête. Je prends donc quelques photos de plongeons au loin.
Vers midi, le martin disparaît et ne reviendra qu'en soirée.
21H00, m'étant approché du perchoir des plongeons, je me dis que, ça y est, je vais faire LA photo de la journée. Je me concentre sur le tronc mort, je ne vois plus rien d'autre. Tout d'un coup, j'entends un gros plouf sur la gauche. Derrière mon filet de camouflage, je tourne la tête et que vois-je ?
Un balbuzard qui ressort de l'eau, à quelques mètres de moi, arrrgggg !!! j'ai vraiment loupé LA photo de l'année !!!
Frustration et émerveillement pour cette fin de soirée ...
Je lève le camp à 22H00.
Sur les grèves enfin silencieuses, les feux des campeurs s'allument au lointain.