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"Il saute du lit de bon matin [...]. Il lève l'image des blés mobiles, des luzernes appétissantes et des prairies ourlées de ruisseaux. Il saisit au passage le vol d'une alouette ou d'un chardonneret. Puis il rentre au bois. [...] Dehors, il fixe un moment, au point que son œil éclate, le soleil qui se couche et dévêt sur l'horizon ses lumineux habits, ses nuages répandus pêle-mêle. Enfin, rentré chez lui, la tête pleine, il éteint sa lampe et longuement, avant de s'endormir, il se plaît à compter ses images. Dociles, elles renaissent au gré du souvenir." Le chasseur d'images, Histoires Naturelles de Jules Renard

06 Sep

Orage ! hobereau !

Publié par DCD

A l'est, bloquant tout l'horizon, s'élève un gigantesque cumulo-nimbus. Le temps est à l'orage. Les insectes vibrionnent au-dessus de la pelouse. Les hirondelles en chasse se régalent. Mais d'un coup celles-ci disparaissent. Elles ont repéré leur prédateur, l'unique oiseau plus rapide qu'elles : le faucon hobereau !

Dessus gris anthracite, jupe sur la poitrine, roux sous le croupion, la joue blanche, le faucon hobereau se reconnaît aussi et avant tout de loin à sa forme en faucille tranchant l'air.

Ce soir il a décidé, comme les hirondelles, d'attraper les insectes qui voltigent au-dessus de la pelouse. Il mange ses proies en vol sans interrompre sa chasse.

Ma présence ne le gêne pas. Il me laisse prendre deux cents photos en rafale.

Puis il disparaît vers le pré voisin.

Et les hirondelles reviennent aussitôt au-dessus de la pelouse continuer leur festin.

Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !

L'orage attendra la nuit pour éclater à l'intérieur des nuages qui ont envahi le ciel.

Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
Orage ! hobereau !
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"Il saute du lit de bon matin [...]. Il lève l'image des blés mobiles, des luzernes appétissantes et des prairies ourlées de ruisseaux. Il saisit au passage le vol d'une alouette ou d'un chardonneret. Puis il rentre au bois. [...] Dehors, il fixe un moment, au point que son œil éclate, le soleil qui se couche et dévêt sur l'horizon ses lumineux habits, ses nuages répandus pêle-mêle. Enfin, rentré chez lui, la tête pleine, il éteint sa lampe et longuement, avant de s'endormir, il se plaît à compter ses images. Dociles, elles renaissent au gré du souvenir." Le chasseur d'images, Histoires Naturelles de Jules Renard